Ce que la 3G a changé

Dans son édition du Jeudi 25 juin 2015, Cameroon Tribune nous a proposé un dossier spécial intitulé « Téléphonie Mobile : Ce que la 3 G a changé ».

« Au commencement était Nexttel …». C’est avec ces mots que Josiane Tchakounté introduit Le Dossier de la Rédaction de ce 25 Juin. Après un rappel des étapes et dates clés de l’introduction de la 3G au Cameroun, elle y fait un tour complet sur la 3G, ses promesses, les changements induits par l’introduction de cette nouvelle technologie, et l’appréciation qu’en font les usagers quelques mois après l’avoir expérimenté ; annonçant ainsi la substance des 10 articles étendus sur les 4 pages consacrées à ce dossier.

Déploiement infrastructurel

Neuf mois après l’introduction de la 3G par Nexttel et trois mois après l’acquisition des licences par MTN et Orange, les trois opérateurs poursuivent le déploiement des infrastructures. Nkeze Mbonwoh («3G still searching for customers ») note une nette amélioration de la couverture et de la qualité du réseau de téléphonie dans la région du sud-ouest. Lequel poursuit-il n’a malheureusement pas entrainé une baisse des tarifs de communication. Au contraire, la concurrence entre les opérateurs aurait seulement contribué à accroitre la quantité des messages promotionnels envoyés chaque jour aux abonnés.

Les bienfaits de la 3G

C’est à travers une anecdote aux allures de scénario de spot publicitaire qu’Eric Elouga introduit le second article de ce dossier intitulé « Le Boom des ‘‘ Options’’ ». Il évoque ici toutes les opportunités offertes par la fluidité de la connexion 3G en terme de modes de communication ; et qui permet aux usagers aujourd’hui de partager « sons, images et vidéos » avec leurs proches d’ici et d’ailleurs (notamment via des services de messagerie, WhatsApp, Skype, Viber…), avec plus de facilité et à conditions bien sûr d’avoir l’équipement approprié.

En effet, le principal atout de la 3G, c’est sans aucun doute la fluidité de la connexion internet qu’elle apporte. Et avec l’introduction de cette technologie, les abonnés de téléphonie mobile ont enfin pu gouter au délice de naviguer en haut débit.

Au rang des apports de la 3G, la naissance d’une génération Androïd. Selon Eric Elouga «C’est avec l’avènement de la 3G que le terme « Android » a pris ses lettres de noblesse au point de donner lieu à l’éclosion d’une nouvelle catégorie de sociale « de filles (et) gars Android ».

Les Bonnes Affaires de la 3G

Grâce à la fluidité de la connexion qu’elle offre, la 3G s’est présentée comme une aubaine pour le business du téléchargement. L’enquête de Michèle Fogang auprès des acteurs de ce business (« Le coût de la fluidité ») révèle que ; en leur permettant d’effectuer plus rapidement leurs différents téléchargement, ceux-ci parviennent désormais à satisfaire plus aisément davantage de clients. C’est ainsi que certains ont vu doubler leurs revenus quotidiens.

Les bonnes affaires de la 3G, c’est aussi dans le marché des téléphones portables, plus précisément celui des Smartphones 3G ; qui, comme nous le rapporte Josy Mauger dans l’article « Vente des téléphones portables : la saison des bonnes affaires », se vendent désormais comme des petits pains depuis l’introduction de la 3G. Pour le plus grand bonheur des vendeurs de l’Avenue Kennedy.

Pertubations

Le passage de la 2G vers la 3G au Cameroun a malheureusement entrainé de nombreuses perturbations sur le réseau et une dégradation de la qualité de services des réseaux mobiles; traduite par la mauvaise qualité et les coupures des communications, une saturation du réseau, les échecs d’appels, et des longs retards dans l’envoi et la réception des SMS.

Ainsi, les usagers ont pu constater avec Makon ma Pondi (« Tenir les Promesses ») que « les avantages qu’on fait miroiter les opérateurs de téléphonie mobile au moment du passage à la 3G ne sont pas toujours vérifiables sur le terrain ». Ce qui a entrainé une « ruée des utilisateurs vers le régulateur » qui ne cesse de recevoir plaintes et requêtes aussi bien de la part des abonnés que des groupes de défense des droits des consommateurs.

Josiane Tchakounté nous rappelle alors qu’à cet effet, l’Agence de Régulation des télécommunications (ART) avait convoqué les opérateurs MTN, Nexttel et Orange le 17 avril 2015 afin d’examiner les mesures prises par ceux-ci pour mettre fin aux nombreux désagréments subis par les abonnés. Les opérateurs avaient alors présenté lors de cette réunion l’état de leur réseau respectif et avaient justifié les nombreuses perturbations observées sur leur réseau par « le déploiement et l’optimisation incomplets au lancement de la 3G, la dépendance complète sur les fournisseurs […], le changement de la dynamique de trafic après le lancement e la nouvelle technologie et enfin le lancement commercial du réseau 3G sans période de tests » du fait du refus de l’art de d’autoriser ces tests 3G. (« Quid des Installations »).

Par ailleurs, le vox pop réalisé par la rédaction dans ce dossier permet de confirmer que les avis restent mitigés quant aux changements induits par la 3G. Alors que les uns reconnaissent que les communications sont désormais plus fluides, certains disent n’avoir noté aucune véritable amélioration de la qualité de service et enfin il y’a les autres qui pensent que beaucoup reste encore à faire, notamment en matière de coût de cette technologie.

Le Prix de la 3G.

Au-delà de la dégradation de la qualité du réseau et de la faible couverture du réseau 3G, la préoccupation majeure des abonnés reste le coût des connections. Car contrairement à ce qu’on avait espéré, la concurrence autour des offres de services de téléphonie mobile n’a pas entrainé une baisse substantielle des prix.

Comme le rapporte Victorine BIY NFOR (« Call Prices, Coverage Network Still Shaky »), la plupart des usagers pensent que l’accès à la 3G est encore peu abordable et aussi que les nombreuses offres tarifaires et promotions sur les communications ne permettent pas de communiquer suffisamment moins cher.

Dans le même sens, dans une interview réalisée par Marilyne Ngambo Tchofo, Albert Kamga, inspecteur chargé des questions techniques au Ministère des Postes et Télécommunications soutient que « Les tarifs sont hors de portée pour la plupart des camerounais. […] Ces prix doivent être ramenés à des niveaux plus accessibles ». Il soutient qu’une concurrence saine devrait normalement amener les opérateurs à pratiquer des prix plus abordables. Mais, «A l’observation, on se rend compte que les mêmes niveaux de prix sont pratiqués chez les différents opérateurs. […]Il conviendrait donc de mener des investigations pour s’assurer que cette concurrence est réellement saine ».

Rappelant le rôle du régulateur dans cette lutte, il poursuit que « L’ART a acquis des équipements de contrôle. Il y’a donc lieu d’espérer que le contrôle et la répression qui suivront permettront de changer cette situation qui crée du tort aux consommateurs. » Tout ce que j’espère.

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