De « Dikalo» à « OnDjoss » en passant par des applications hybrides comme « Kamix » et « Mobinawa », des solutions camerounaises ont été développées et entendent se frayer un chemin dans le marché de la messagerie instantanée. L’ambition est de faire aussi bien, voir mieux que les géants actuels de ce secteur que sont WhatsApp, Telegram et Messenger. Ceci nous laisse croire qu’elle est derrière nous, l’époque où les africains n’étaient considérés que comme des consommateurs passifs des technologies numériques.
Il apparait aujourd’hui évident pour tout le monde, que les TIC, grâce à la convivialité qu’offrent ses principaux outils que sont l’internet et la téléphonie mobile, ont profondément modifié le quotidien des populations africaines. Si cela paraît évident pour l’Afrique en général, cela est d’autant plus vrai pour ce qui est du Cameroun, dont la jeunesse ne cesse de faire montre d’un savoir-faire, d’un dynamisme et d’une ingéniosité sans pareil en matière d’innovation numérique. Un fait qui s’est encore vérifié au cours de ces cinq dernières années avec l’avènement dans le secteur de la messagerie instantanée, d’applications 100% made in Cameroon.
Aussi, nous vous proposons au travers de cet article de vous faire découvrir ces applications made in Cameroon.
Présentation des solutions de messageries instantanées OnDjoss, Dikalo, Mobinawa et Kamix.
1. OnDjoss
Editée par la startup 3Tank Innovation SARL, OnDjoss se veut être une application de communication sociale, proposant plusieurs fonctionnalités. Au nombre de celles-ci, on peut citer :
- La messagerie instantanée (envoi de textos, notes vocales, appels en audio et vidéo)
- La sauvegarde automatique des messages
- Le stockage des données dans le cloud (offrant de fait à l’utilisateur un espace de stockage illimité)
- La protection des données de ses utilisateurs grâce à sa fonction ADN
- Et la protection des informations personnelles contre les attaques de hacker.
En plus de ces fonctionnalités que l’on retrouve déjà sur des applications telles que WhatsApp, OnDjoss permet également le transfert de fichiers lourds, la personnalisation de stickers (grâce à sa fonction dessin) et la création de discussion de groupe pouvant contenir jusqu’à 500 membres. L’application est disponible gratuitement sur Google Play, et nécessite pour son utilisation au moins une version Android 4.1. Elle comptabilise déjà plus de 50 000 téléchargements sur Playstore.
L’application jusqu’à ce jour n’est pas disponible pour iPhone.
2. Dikalo
Créée par l’entrepreneur camerounais Alain EKAMBI, Dikalo est une application de messagerie instantanée, et réseau social qui entend combiner plusieurs fonctionnalités disponibles sur WhatsApp, Facebook, Instagram et Snapchat selon ses propos. L’application Dikalo offre entre autres, les fonctionnalités suivantes :
- La messagerie instantanée (envoi de textes, images et notes vocales)
- La discussion de groupe
- Et les autocollants customisés 100% africains (camer stickers, zouzoukwa de la Côte d’Ivoire, naija stickers du Nigéria etc.)
Dikalo est disponible gratuitement pour iPhone, iPad, iPod touch et Android sur Apple store et Google Playstore, et nécessite pour son fonctionnement au moins une version Android de 4.4, et une version iOS de 9.3. L’application a un poids de 42Mo sur Playstore et de 51.1Mo sur App store. Elle comptabilise déjà plus de 10 000 téléchargements sur Playstore.
3. Kamix
Cofondée et lancée en 2019 par le camerounais Justin LOCK BANG, Kamix est une application de transfert d’argent via blockchain, qui inclut la messagerie instantanée. Kamix propose quatre services :
- Le transfert d’argent gratuit de l’Europe vers le Cameroun
- La messagerie instantanée qui permet aux utilisateurs de l’application d’échanger des messages et des fichiers entre eux
- La vente de bitcoins à travers le Mobile Money ou par dépôt bancaire (environs 620 FCFA par unité)
- Une boutique en ligne qui permet aux utilisateurs d’acheter et vendre des articles.
L’application Kamix est disponible gratuitement sur Google Playstore et App store, et nécessite pour son utilisation au moins une version Android 5.0, est une version iOS 9.0. Elle enregistre déjà plus de 1000 téléchargements sur Playstore.
Le poids de l’appli est de 41Mo sur Android et de 73.8Mo sur iPhone, iPad, ou iPod.
4. Mobinawa
Mobinawa est une application de messagerie instantanée créée en 2017 par l’entreprise de télécommunication GTS Infotel Cameroon. L’application se définit comme un réseau social-professionnel de communication, destiné à offrir aux usagers une bonne expérience utilisateur sur la toile, et aux entreprises locales une plateforme pour proposer des services à leurs clients.
L’application propose 5 principaux services à savoir:
- La messagerie instantanée : elle permet aux utilisateurs Mobinawa d’envoyer et recevoir gratuitement des messages, fichiers et de passer des appels voix et vidéos entres eux.
- La communication professionnelle, mettant également en relation les entreprises et les usagers
- Le softphone professionnel pour des communications internes, gestions de service clients, marketing mobile etc.
- Le reporting des appels pour gérer l’historique des appels et messages
- Un portail d’accès à diverses applis web mobiles des entreprises
Peut-on voir en ces applications les prémices de l’avènement d’une nouvelle ère dans le secteur de la messagerie instantanée au Cameroun, en Afrique, voir dans le monde ?
Difficile de répondre à cette question. Cependant, l’on peut juste constater qu’en dépit de la présence et du fonctionnement effectif de ces applications au Cameroun et en Afrique, WhatsApp et Telegram demeurent les applications de messagerie instantanées les plus utilisées par les internautes camerounais, et africains.
Par rapport à WhatsApp et Telegram, Kamix, Dikalo, Mobinawa et OnDjoss ont essayé de trouver le moyen d’améliorer l’expérience utilisateur des internautes sur la toile.
A l’évidence, ces applications ont vu le jour dans l’optique de faire valoir le savoir-faire camerounais, et d’apporter un plus aux applications de messageries existantes. Mais en plus, elles ont chacune à leur manière essayé d’apporter une touche d’innovation dans le service de la messagerie instantanée, afin d’améliorer l’expérience utilisateur en matière de communication électronique.
Dikalo permet par exemple de créer des stickers customisés, 100% africain. Ainsi, ces stickers camerounais, ivoiriens, nigérians…viennent encore agrémenter les causeries de chaque jour. Une autre particularité est que pour son fonctionnement, nul besoin de posséder une carte sim ; il suffit juste à l’utilisateur de créer un compte et le tour est joué.
Quant à OnDjoss, en plus de stocker les données de ses utilisateurs dans le cloud, leur offrant en passant une mémoire illimitée, elle assure la protection des données personnelles de ses utilisateurs grâce à sa fonction « ADN », et les protègent également contre les attaques de hackers. Il ne nous est pas par exemple permis d’avoir accès au numéro de quelqu’un (même si on fait partie du même groupe de discussion), s’il ne fait pas partie de nos contacts ou s’il ne nous le donne pas lui-même ; on ne peut non plus enregistrer son numéro. Néanmoins, on peut engager une discussion privée avec la personne (uniquement dans l’application) ; sauf qu’on ne peut que connaitre son pseudonyme, et on ne peut voir son numéro de téléphone. OnDjoss permet également la sauvegarde des messages (en cas de disparition, vol, ou changement de téléphone, vous retrouverez avec votre compte tous vos messages), le transfert de fichiers lourds, et la personnalisation des stickers. Ainsi, grâce à sa fonction « Dessin », l’utilisateur peut donner libre cours à son imagination.
Seulement, cela suffit-il à positionner ces trois applications sur le marché de la messagerie instantanée Camerounais, africain, mais aussi mondial ?
Pourquoi les applications mobiles de messageries africaines n’ont pas encore la même notoriété que Messenger et WhatsApp ?
Bien que Dikalo et OnDjoss de par leurs nouvelles fonctionnalités peuvent offrir une amélioration de l’expérience utilisateur des internautes sur la toile, force est de constater que bien des choses reste encore à faire avant de prétendre placer ces dernières au même standard que des applications comme Messenger ou WhatsApp. Même si les applications locales proposent certaines fonctionnalités indisponibles pour l’instant chez les grosses applications étrangères (fonction dessin pour Ondjoss ; stickers customisés pour Dikalo), les retours utilisateurs lus sur Playstore et Apple store font mentions des problèmes en ce qui concerne le bon fonctionnement de ces applications made in Cameroon.
En effet, d’aucuns déplorent dans ces applications l’absence de certaines fonctionnalités, notamment la fonction « partage de Statut », très prisée par les utilisateurs. De même, certains disent rencontrer des problèmes au moment de leur installation (Kamix par exemple) ; et d’autres se plaignent des nombreux bugs pendant leur utilisation (exemple de Dikalo).
Par ailleurs, du fait de leurs moyens limités, les applications camerounaises investissent très peu dans le marketing et la construction de leur notoriété.
De plus est, l’ancienneté de Messenger et WhatsApp dans le secteur de la messagerie instantanée confère à ces applications une plus forte notoriété auprès des internautes camerounais et africains, qui leur font entièrement confiance et sont peu tenter de les laisser pour explorer les nouvelles solutions locales (même pour ceux qui ont OnDjoss ou Dikalo par exemple, Messenger et Watsapp reste actif dans leur téléphone et ne sont jamais désinstallées). Même les early adopters qui disposent déjà de ses applications locales de messageries instantanées dans leurs smartphones ne les utilisent presque pas ; car, leurs contacts n’utilisent pas ces applications. Par conséquent, les applications telles que WhatsApp et Messenger reste difficile à surclasser au Cameroun et en Afrique.
Il est alors important pour ces entrepreneurs camerounais, créateurs de ces applications de messageries instantanées de continuer le développement et la mise à niveau de leurs solutions, au risque de connaître le même sort que « You ! », une des toutes premières applications camerounaises, aujourd’hui perdu.
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Ça a laire bien bref des que whatsapp me lache ondjoss je viens a toj